"Attaquer la terre et le soleil" narre le destin d¹une poignée de colons et de soldats pris dans l¹enfer oublié de la colonisation algérienne, au dix-neuvième siècle. Et en un bref roman, c¹est toute l¹expérience d¹un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne. Depuis plus de vingt ans, Mathieu Belezi construit une œuvre romanesque d¹une cohérence étonnante, à la phrase ciselée. La musicalité qui frappe dès les premières lignes d¹"Attaquer la terre et le soleil" fait écho à "Le Petit Roi", son premier roman publié en 1998 aux éditions Phébus. Quant à son thème, il renvoie évidemment à sa grande trilogie algérienne, publiée successivement aux éditions Albin Michel ("C¹était notre terre", 2008) et Flammarion ("Les Vieux Fous", 2011 ; "Un faux pas dans la vie d¹Emma Picard", 2015). Est-ce la constance de ce parcours qui explique la fulgurance de ce nouveau roman ? écrit en quelques mois, "Attaquer la terre et le soleil" dit en tout cas avec une beauté tragique, à travers les voix d¹une femme et d¹un soldat, la folie, l¹enfer, que fut cette colonisation.